Malboire / Camille Leboulanger

Résumé :

(Je ne suis pas certaine d'y retranscrire toute l'intrigue particulière du livre ; je tente tout de même l'exercice à partir de ce que j'ai compris du texte).

Cette histoire prend place dans un monde post-apocalyptique. Le monde tel que nous le connaissons est oublié. Seules quelques personnes se souviennent du "Temps Vieux" dont la démesure et les machines (qui subsistent, abandonnées et rouillées, de part et d'autre) ont détruit l'équilibre. Le monde a été submergé par une grande vague, et la terre est à présent recouverte de marécages boueux, la Malboire. La seule eau potable disponible pour les humains est celle de la pluie. Le "Grand Clapot" (la mer) est retenu derrière un immense barrage, mais la menace d'une nouvelle vague, qui engloutira le monde, est toujours vivace.

Malgré ces conditions hostiles, la vie s'est adaptée, et les humains évoluent selon certaines castes : "Ceux de la boue", qui errent et n'ont pas conscience d'être humains ;  les "Planches à Mort", qui forment une secte vénérant le Grand Clapot ; les "Batras" et les "Longues Jambes" qui aspirent à être sauvés en allant "Là-Haut" ; ...

Zizare est de ceux qui ont été sauvés de la boue. Arsen l'a recueilli et éduqué, il a rencontré Mivoix qui est devenue sa compagne, mais finalement poussé par l'envie d'explorer le monde, il part à l'aventure. Car c'est en partant qu'il trouvera des réponses auxquelles il ne s'attendait pas.

Publié chez L'Atalante, en 2018 ; 252 pages.

Mon avis :

Cinquième et dernière lecture de la sélection pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires. J'ai longtemps été perplexe face à ce livre. J'aime bien cerner l'univers dans lequel je m'embarque, et là ce n'était pas du tout le cas. Je n'ai pas vraiment l'habitude de me diriger vers des fictions post-apocalyptiques. C'était donc ma première expérience du genre. J'avais déjà des difficultés à me plonger dans la quatrième de couverture, j'ai naturellement appréhendé la lecture du roman.

Comme on peut le constater dans le résumé, tout est volontairement trouble, de la topologie au vocabulaire. L'univers s'est dévoilé lentement à moi, dès que j'ai accepté ce que je ne comprenais pas. Mais c'est aussi précisément là le coup de maître de l'auteur : nous mettre, lecteurs, dans la situation des personnages, à leur niveau de connaissance. 

Lorsque l'action se développe, j'ai bien plus apprécié ma lecture. Et j'ai beaucoup aimé les derniers chapitres, qui accentuent le côté "conte écologique", porteur d'espoir mais également dénonciateur des erreurs passées. À y réfléchir, le "Temps Vieux" ressemble fort au nôtre, ou à ce que notre époque pourrait devenir, égoïste, dédiant tout au profit sans songer aux générations futures. Pour couronner le tout, la plume de Camille Leboulanger est un régal !

Une très belle leçon, et une belle découverte !