Les Hauts de Hurle-Vent / Emily Brontë

Dans la demeure des Hauts de Hurle-Vent vit la famille Earnshaw. Le père de Hindley et Catherine choisit un jour d'adopter un pauvre hère, le jeune Heathcliff. Si ses relations avec Hindley ne seront jamais cordiales, elles iront de la fascination à l'amour le plus fou avec Catherine.

Lorsque celle-ci se marie avec un voisin, Edgar Linton, Heathcliff disparaît avant de revenir quelques années plus tard en gentleman accompli. Il va alors mettre en place un plan des plus cruels pour se venger de ses anciens ennemis par le biais de leurs descendants.

Publié au Livre de Poche en 1984 ; 477 pages.

Cela faisait très longtemps que je voulais lire ce grand classique. J'avais d'ailleurs commencé il y a plusieurs années, avant de m'attaquer à un autre livre. En effet, le début a de quoi laisser perplexe. Je me suis accrochée cette fois-ci. La méchanceté tenace et, en apparence, gratuite, des habitants des Hauts de Hurle-Vent est en effet palpable dès les premières pages. C'est assez déstabilisant, surtout lorsqu'on ne possède pas les clés de l'histoire.

Le roman est en effet construit à rebours à plusieurs reprises : nous sommes témoins d'une situation surprenante, puis celle-ci s'éclaire et prend tout son sens à mesure que les explications rejoignent le moment présent. C'est une construction ingénieuse, et qui laisse tout de même de la place aux surprises. Lorsqu'on s'imagine avoir compris, on peut encore se laisser surprendre par l'étendue de la perversité humaine. 

Le roman est aussi construit sur le principe des récits enchâssés. C'est la gouvernante, Hélène (Nelly) Dean, qui raconte l'histoire de la famille à Mr Lockwood. Si le récit m'a semblé trop long et trop détaillé pour être vraisemblablement raconté à l'oral, cela reste un détail et ne m'a pas gêné dans ma lecture. 

Entre éléments déchaînés et fantômes furieux, ce sont les éléments les plus noirs de l'âme humaine que révèle Emily Brontë. J'ai souvent fait des pauses pour souffler et reprendre mes esprits. Mais je comprends à présent le statut de chef-d'oeuvre qu'a acquis ce roman au fil des ans. Il m'a ébranlée, mais j'ai adoré. C'est différent de Jane Eyre, l'amour est ici plus torturé, même si le cadre de la campagne anglaise rapproche les romans des deux sœurs. Je poursuivrai ma découverte avec un roman de Anne Brontë.