La vérité sur l'affaire Harry Quebert / Joël Dicker
Résumé :
Marcus Goldman est un jeune écrivain new-yorkais à qui tout réussit : il vient de faire fortune en connaissant le succès avec son premier roman. Alors que son éditeur le presse pour en obtenir un second, il est frappé du syndrome de la page blanche. Il décide alors de se rendre en visite chez son ancien professeur et ami, Harry Quebert, l'un des plus grands écrivains du pays. Celui-ci est malheureusement rattrapé par la justice à l'heure où un squelette est découvert dans son jardin : celui d'une jeune fille de 15 ans avec qui il avoue avoir eu une liaison en 1975.
C'est donc pour mener l'enquête, convaincu de l'innocence de son ami, qu'il abandonne tous ses projets et va finalement se rendre dans le New Hampshire pour tenter de reconstituer la vérité sur les événements de cet été 1975.
Publié chez De Fallois éditions en 2014 (poche) ; 696 pages.

Mon avis :
Ce livre-là m'attendait depuis longtemps. Je crois n'en avoir entendu que des critiques positives, c'est peut-être la raison pour laquelle j'ai attendu le bon moment pour le lire, même si celui-ci arrive tardivement. La réputation du livre n'est plus à faire, mais je tenais quand même à m'en faire mon propre avis, surtout quand les dites critiques affirment qu'il est impossible de lâcher le livre avant d'en connaître la fin. Personnellement, je suis une grande lectrice, mais une lectrice lente, et j'arrive toujours à faire des pauses dans mes lectures. J'étais donc bien curieuse.
A priori, le sujet de ce roman n'est pas de ceux qui m'attirent. Et pourtant, il faut bien avouer qu'à aucun moment je ne me suis ennuyée. Du début à la fin, l'auteur réussit à maintenir l'attention, ce dont on pourrait douter à en juger par l'épaisseur du livre. Sur ce point, j'ai déjà été conquise.
J'ai beaucoup aimé l'alternance entre les différents temps de l'histoire, les flash-backs en 1975, voire avant, et l'action menée en 2008 à la façon d'une mise en abyme où l'on finit par se demander si on lit une histoire vraie ou non.
J'avais peur de m'y perdre au début, mais tout est maîtrisé et on reprend très vite le fil là où on l'avait laissé, même si les coupures sont frustrantes car arrivant bien souvent sur une nouvelle information, un rebondissement, un retournement de situation.
Pendant la majeure partie du roman, l'enquête suit son cours, justement dosée en révélations, humour, mystère et émotion, mais elle s'ouvre aussi sur l'univers de l'édition et des auteurs.
J'étais arrivée vers la fin, le coupable semblait démasqué, et pourtant je n'étais pas satisfaite. Cela me semblait un peu trop facile, et j'aurais pu être déçue s'il n'y avait pas eu ces énièmes rebondissements.
Sans en révéler trop, je dirais que c'est vraiment la fin qui m'a soufflée, disons les 200 dernières pages, car c'est effectivement dans cette dernière partie que je n'arrivais plus à lâcher le livre, que je me suis faite avoir, comme tant d'autres avant moi.
L'écriture est simple, mais efficace (avec notamment deux ou trois personnages détestables), le suspense est très bien mené, et le parallèle fait avec le travail d'écriture est original ; tout ceci fait que ce livre m'est quand même apparu comme une nouvelle expérience de lecture, que je recommande.
Je terminerai sur cet extrait, qui résume parfaitement le sentiment que je ressens souvent pour quasiment toutes mes lectures (sans le regret toutefois ; j'ai tellement d'autres livres et univers qui m'attendent !) :
"Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé."
Verdict : j'aime bien :-)